S2 • Épisode 2 : Sur la route de l’or bleu avec Marie-Christine
Sur la route de l’or bleu avec Marie-Christine
Quand on lui a proposé de prendre la parole dans le balado, la réponse de Marie-Christine a été : non. Celle qui n’aime pas attirer les projecteurs sur elle s’est toutefois ravisée (heureusement pour nous). Ce qui lui a fait changer son fusil d’épaule? Sa volonté de mettre en lumière l’engagement de ses collègues de la direction du Génie qui travaillent trop souvent dans l’ombre. Sans eux, il n’y aurait pas d’eau dans vos robinets. Servez-vous un verre, et prenez le temps de l’écouter.
Ingénieure à la division planification de la direction du Génie, Marie-Christine est arrivée à la Ville il y a une dizaine d’année. À l’époque, elle a mis la main à la pâte pour concevoir le plan directeur en eau potable.
L’approvisionnement en eau potable, ça se planifie!
La gestion de l’eau n’est pas la première chose à laquelle on pense quand on pense au métier d’ingénieur. Or, la réalité est toute autre.
« Quand on pense à un ingénieur, on pense à un casque blanc sur un chantier. Mais c’est plus que ça. Avant d’en arriver à un chantier, il y a plusieurs étapes préparatoires, dont des études d’avant-projet, des modélisations et des plans et devis. »
Au même titre que pour la construction d’une maison, il faut bien commencer par les plans avant de planter le premier clou! C’est un peu le rôle de Marie-Christine, mais en matière d’eau potable notamment. Et comme une sommelière ou un sommelier connaît le bon vin, elle connaît son verre d’eau.
« À la Ville on a deux sources d’eau potable. Il y a l’eau de surface qui vient de la rivière Saint-Maurice, et l’eau souterraine qu’on puise dans la nappe phréatique à partir de puits dans différents secteurs de la Ville. »
« On prend l’eau de ces sources et on l’amène à une usine de traitement. Elle est ensuite acheminée à l’intérieur des réservoirs, pour finalement être distribuée chez le citoyen. »
Jusque-là, c’est plutôt simple. En quoi est-ce que ça prend une ou un ingénieur pour nous expliquer ça?
« Comme la topographie du territoire n’est pas plate on a différents ouvrages qui nous permettent d’assurer une pression uniforme jusque chez le citoyen. Par exemple, quand une conduite rencontre une côte qui descend, ça prend une régulatrice de pression pour éviter que la pression soit trop élevée au bas de la conduite. »
Effectivement, il faut y penser…
« À l’inverse, quand on a des côtes à monter, on a des stations de surpression. Ça sert à s’assurer qu’on donne l’énergie nécessaire à l’eau pour qu’elle se rende chez le citoyen et assurer une pression égale sur tout le réseau. »
Bon. On comprend que ça prend plus qu’une calculatrice TI-84 pour arriver aux bonnes mesures.
Des centaines de kilomètres de réseaux
Dans une perspective de développement, Marie-Christine et son équipe sont responsables du plan de renouvellement des conduites. Eau potable, eaux usées, eau pluviale : TOUTES les conduites. On parle de plusieurs centaines de kilomètres pour chaque catégorie. Ce plan permet d’avoir un bilan de santé des réseaux pour ainsi prioriser les futures interventions de la Ville.
« Pour l’ensemble des réseaux, les indicateurs utilisés concernent l’âge de la conduite, son matériau de fabrication et sa localisation. Plus spécifiquement pour les conduites d’eau potable, on ajoute le nombre de bris et s’il y a une présence de purge, et pour les réseaux d’eaux usées et d’eau pluviale, on procède à des inspections par caméra pour identifier les défauts. »
Dans l’ensemble, Marie-Christine confirme que les réseaux à Trois-Rivières sont en bon état, parfois même en meilleur état que la moyenne des villes de tailles comparables.
« C’est en grande partie grâce aux investissements des dernières années. »
Malgré ces bons résultats, Marie-Christine ne se met pas la tête dans le sable : les investissements doivent être soutenus, et, en prévision de la mise-à-jour de l’ensemble des infrastructures, des mesures à court terme peuvent être déployées.
« On peut faire de la gestion à la source. Par exemple mettre en place différents bassins de rétention, des fossés d’infiltration ou des initiatives de verdissement qui réinfiltrent l’eau naturellement dans le sol et qui évitent l’engorgement des conduites. »
Les réseaux combinés : relents d’une autre époque
À une époque, les villes installaient des réseaux combinés pour assurer la gestion des eaux. Ce sont des réseaux qui recueillent tant les eaux sanitaires (eaux de toilette) que les eaux pluviales. Lors de fortes pluies ou en période de dégel, ces réseaux devenaient rapidement engorgés. Pour éviter les refoulements dans les résidences, les villes devaient alors procéder à des débordements dans les cours d’eau.
« On ne fait plus de réseaux combinés, on installe des réseaux séparés. Cependant, on doit se poser la question où l’eau s’en va si on veut être efficaces. »
Séparer les réseaux des eaux sanitaires et pluviales est un investissement à long terme. Même si les bénéfices ne sont pas immédiats, chaque nouvelle section séparée nous rapproche d’un réseau entièrement dédié. Les travaux de réfection des rues sont l’occasion idéale pour réaliser ces séparations. D’où l’importance de la planification.
Marie-Christine, joueuse d’équipe professionnelle
Comme tout le monde, notre collègue a besoin de se changer les idées pour garder l’équilibre.
« Faire du sport! Participer à des événements de course à pied et de triathlon, sortir au parc linéaire des Atikamekw, faire des entraînements de natation avec les collègues au CAPS à l’UQTR. On voyage aussi beaucoup en famille pour le plein air. »
Au départ, on vous disait que Marie-Christine se prêtait au jeu, c’était pour mettre en lumière le travail de ses collègues. Tout au long de son entrevue, elle ne manque d’ailleurs pas d’ajouter le mot « équipe » à ses explications. Le chemin parcouru par les membres de sa Direction est d’ailleurs sa plus grande fierté.
« Ma plus grande fierté, c’est toute l’expérience qu’on a acquise dans les 10 dernières années. Quand j’ai commencé, toutes les études, toutes les modélisations, on les faisait produire à l’externe. Maintenant, on est en mesure de les faire à l’interne. »
« J’aimerais d’ailleurs dire merci à mes collègues, parce que c’est grâce à eux si je m’épanouis autant dans mon travail :
Laurence, Benoit, Alexis, Marie-Claude, Marie-Joëlle, Luc, Pierre, Sonia-Karine, Edwar, Mélanie, Sylvie, Maude, Alexandra, Julia, Caroline, Tommy, Jonathan, Magalie, Raymond, Réjean, Nancy, Jean-François, Louis, Martin, Sandy, Vanessa, Maxime, Karl, Bryan, Julien, Claude, Marie-Ève, Philippe, Éric, Francis, Mathieu, Dominic, Émy, Roxanne, Gabriel… et Pascal! »
Et bien Marie-Christine, tes collègues et toute la ville te disent également, merci!