Quartier Normanville
La cité-jardin de Trois-Rivières

Situé en bordure de la rivière Saint-Maurice, le secteur se distingue par sa trame de rues curvilignes, ses grands arbres matures et son architecture, caractéristique des premiers quartiers de banlieue de l’après-guerre. Généralement constitué d’un cadre bâti de faible densité axé sur les maisons unifamiliales, le quartier comporte une proportion significative de familles.
La planification et le développement du quartier, unique à cette époque, étaient inspirés du concept urbanistique britannique de la « cité-jardin ». Ce modèle proposait un compromis entre les centres urbains encombrés et surpeuplés et la campagne, souvent trop éloignée des services et des emplois. Le quartier Normanville se distingue ainsi par son emplacement central, par la proximité des emplois et des services, ainsi que par la forte présence de verdure.
Délimitations

Occupation de l’espace
L’ensemble du quartier est majoritairement occupé par des résidences unifamiliales, avec quelques secteurs d’immeubles à appartements et un noyau commercial et institutionnel le long du boulevard des Récollets. Bien que mixte dans son ensemble, le quartier Normanville est l’un des quartiers les plus cossus et recherchés de la ville. Il est également caractérisé par le passage du parc linéaire des Coteaux et le majestueux boulevard des Chenaux qui le traversent dans l’axe nord-sud.
Le quartier est formé de plusieurs plateaux et coteaux qui se succèdent, créant divers sous-ensembles résidentiels. Trois secteurs en particulier peuvent être identifiés comme sous-ensembles dans ce quartier : le premier secteur développé, soit celui du parc Vaudreuil, le secteur Saint-Pie-X et, plus au nord, le secteur Saint-Jean-Baptiste-de-La-Salle.
Secteur du parc Vaudreuil
Le premier secteur du quartier Normanville, délimité approximativement par le boulevard des Récollets, la rue Laviolette, la rue de Normanville et le boulevard des Chenaux, se distingue par une trame de rues qui met en valeur les parcs et les espaces verts publics. La présence de grands arbres matures le long des rues et des parcs est une caractéristique importante de ce secteur. Son tracé de rues sinueuses et son architecture propre le démarquent. Le cadre bâti, construit entre les années 1940 et 1960, présente de nombreuses maisons de vétérans autour du parc Vaudreuil, qui contribuent à fixer son caractère architectural distinctif.
Secteur Saint-Pie-X
Construit principalement pendant les décennies de 1950 et 1960, le secteur Saint-Pie-X est l’extension naturelle du secteur du parc Vaudreuil et s’est développé en reprenant les principales caractéristiques du quartier, notamment la plantation d’arbres. Sa trame de rues suit la topographie naturelle ponctuée de coteaux. Ce secteur commence au boulevard des Récollets et s’étend jusqu’à la rue des Bouleaux. Le boulevard des Récollets abrite l’offre commerciale du quartier, avec plusieurs commerces locaux, ainsi qu’une offre institutionnelle comprenant l’église Saint-Pie-X, l’école primaire Marie-Leneuf et l’école primaire Saint-Pie-X.
Secteur Saint-Jean-Baptiste-de-La-Salle
L’ensemble résidentiel du quartier se poursuit plus au nord avec le secteur Saint-Jean-Baptiste-de-La-Salle, qui émerge à partir des années 1960. Ce secteur se caractérise par ses rues sinueuses et par la présence de l’école primaire Jacques-Buteux comme noyau du secteur.
Parcs et espaces verts
Le quartier comprend plusieurs parcs importants tels que le parc Roland-Leclerc, doté de plusieurs équipements sportifs, ainsi que les parcs des Plaines et Benoît-Bégin. La promenade du Saint-Maurice longe les berges de la rivière et offre des points sur cette dernière. D’autres parcs de voisinage, plus petits, comme les parcs De Longueuil, Chapais et de l’Espéranto, ponctuent le paysage d’espaces verts accessibles à la population.
Statistiques en bref

5 100
Personnes

25 %
Personnes âgées

31 %
Familles

92 %
Maisons unifamiliales
Histoire
Face à l’augmentation de la demande de logements dans les années 1940, l’homme d’affaires Marcel Laflamme a su saisir une occasion en achetant une vaste superficie de terres sur le coteau Saint-Louis, dans le but d’y établir un ensemble résidentiel. Il entreprit alors le projet immobilier le plus audacieux de l’histoire de Trois-Rivières. Le quartier imaginé par Laflamme fut initialement nommé « terrasse Normanville » et conçu avec l’objectif avoué d’offrir la campagne aux habitantes et habitants de la ville. En 1946, l’homme d’affaires annonça la vente des premiers terrains à un prix variant de 175 $ à 300 $ par lot.
En 1953, Marcel Laflamme a acheté les terrains situés au nord du boulevard des Récollets afin d’agrandir le quartier Normanville. Il s’est associé à l’urbaniste et architecte-paysagiste de renom Benoît Bégin, responsable du design du quartier. Bégin est le premier urbaniste francophone de Trois-Rivières et un pionnier de la profession d’architecture du paysage dans la province. Il a fourni des plans pour une trentaine de municipalités, dont Trois-Rivières et Cap-de-la-Madeleine.
L’architecte-paysagiste avait une vision semblable à celle de Laflamme et proposait des plans qui mettaient en valeur la nature et qui respectaient la topographie originale du terrain. La signature de Bégin se constate dans les nombreux parcs et espaces verts qu’on peut observer dans le secteur. Laflamme a bâti plus de 400 maisons en 1956. Il poursuivit la construction du quartier jusqu’aux années 1960 pour ensuite continuer son œuvre à Trois-Rivières-Ouest, où il développa le quartier Terrasse-Duvernay.
Le centre d’achat Normanville
Pendant les années 1950, le quartier a continué de croître, générant une nouvelle demande de services. Afin de répondre à cette demande, de même qu’aux besoins économiques émergents et au besoin de socialisation, le centre commercial Normanville est né et s’est intégré au secteur résidentiel. Symbole des années de l’essor de l’automobile, le vaste stationnement pouvant accueillir 500 voitures était considéré comme l’un de ses principaux attraits. À ce jour, ce pôle commercial demeure le principal regroupement de commerces et de services de proximité du quartier.
Mon quartier, je l’aime parce que…
À l’automne 2023, la Ville de Trois-Rivières a entrepris une importante démarche de consultation publique pour recueillir les opinions des Trifluviennes et Trifluviens sur les quartiers de la ville. Ces retours de la communauté sont une source d’information précieuse pour guider la valorisation des quartiers et apporter les améliorations nécessaires afin de répondre aux besoins et aux attentes de la population.
En ce qui concerne le quartier Normanville, les activités de consultation publique ont révélé un accord général sur le nom et les limites du quartier. Certains participants et participantes aux consultations ont mentionné que le quartier est composé de sous-ensembles bien connus, notamment les secteurs Saint-Jean-Baptiste-de-La-Salle et Saint-Pie-X. De plus, certains résidents et résidentes reconnaissent la partie nord du quartier par le nom de l’école, Jacques-Buteux. Ces secteurs, ancrés dans l’histoire du développement du quartier, doivent être reconnus, mais le quartier Normanville demeure un ensemble urbain cohérent présentant des caractéristiques qui en font un milieu de vie de qualité exceptionnelle.

Les principaux éléments d’appréciation
- Le voisinage et la vie de quartier
- Le sentiment de sécurité ressenti dans le quartier
- La présence de parcs et d’espaces verts aménagés de qualité et en grand nombre
- La proximité des commerces et des services
- L’accessibilité des grands axes de transport

Les principaux éléments identitaires
- Le couvert végétal le long des rues
- Les espaces verts de qualité
- L’architecture de qualité des bâtiments