Quartier Saint-Philippe
Un quartier urbain à l’échelle humaine

Le quartier Saint-Philippe, l’un des premiers quartiers de Trois-Rivières, est un véritable témoin de l’histoire de la ville. Il possède des atouts majeurs pour sa revitalisation, notamment son emplacement stratégique et son architecture. Le quartier conserve une atmosphère à échelle humaine, marquée par une densité résidentielle moyenne et par la présence d’une école et de parcs de qualité. Sa grande proximité avec le centre-ville est un avantage considérable pour les personnes et les familles à la recherche d’un mode de vie urbain abordable et en plein cœur de la ville.
Délimitations

Occupation de l’espace
Entouré principalement d’activités industrielles, le quartier subit une certaine pression des usages avoisinants. Cependant, sa proximité avec le centre-ville, pôle culturel et économique de la ville, en fait un emplacement de choix avec un immense potentiel. Saint-Philippe se caractérise par une densité moyenne typique des quartiers ouvriers québécois, avec une prédominance de duplex et de petits immeubles à logements multiples. Le quartier, majoritairement résidentiel (85 % des bâtiments), offre un cadre de vie à échelle humaine. Une école primaire située au cœur du quartier renforce son attrait pour les familles.
Construit entre la fin du XIXe siècle et le milieu du XXe siècle, le quartier Saint-Philippe compte près de 370 bâtiments d’intérêt patrimonial et architectural, qui représentent 65 % des constructions du quartier. Parmi eux, 13 sont classés comme ayant une valeur supérieure, dont l’école Saint-Philippe. Le quartier bénéficie de réglementations et de programmes visant à encourager la rénovation et la préservation de son caractère patrimonial.
Parcs et espaces verts
Le quartier dispose de trois parcs diversifiés :
- Parc Pie-XII : situé au cœur du quartier, le parc Pie-XII est l’un des principaux parcs de la ville. Avec plus de 9 hectares, il constitue un véritable poumon vert et propose une variété d’équipements de loisirs, de sports et de détente, ce qui en fait un lieu de rassemblement prisé au sein du secteur central.
- Parc Victoria : le parc Victoria est un lieu central et emblématique du quartier. Aménagé dans les années 1920 et rénové dans les années 1970, il conserve l’agencement typique des parcs urbains anciens, bordé par des rues et des bâtiments. C’est un endroit privilégié pour la détente.
- Carré de la Fosse (anciennement carré Lafosse) : réaménagé en 2019 grâce à une collaboration entre la Ville de Trois-Rivières et divers partenaires, le Carré de la Fosse a retrouvé sa vocation d’espace vert. Il a été conçu comme un parc ludique avec des aménagements transitoires sur le thème de l’agriculture urbaine, offrant ainsi un cadre agréable pour se détendre au cœur du centre-ville.
Statistiques en bref

1 855
Personnes

22 %
Personnes âgées

18 %
Familles

49 %
Multilogements
Histoire
Autrefois désigné sous le nom de « la Commune », le quartier Saint-Philippe était, à ses débuts, au début du XIXe siècle, un espace de pâturages étendu. Vers 1850, la croissance démographique croissante a conduit à l’abolition du régime seigneurial qui divisait alors le territoire, donnant ainsi à la population la possibilité d’acquérir des terrains et de devenir propriétaire.
Au fil du XXe siècle, Saint-Philippe a traversé diverses phases de développement, influencées par l’essor des activités portuaires et industrielles à proximité. L’installation de la Three Rivers Pulp and Paper Company, en 1923, a engendré une demande accrue de main-d’œuvre et, par extension, de logements. Les habitations ouvrières, érigées pour répondre à cette demande, symbolisaient alors la prospérité manufacturière de Trois-Rivières, contribuant ainsi à l’expansion urbaine vers l’ouest.
Inondation de 1896
Du fait de sa situation en bordure du fleuve, le quartier Saint-Philippe était particulièrement exposé aux inondations et aux embâcles au printemps. Lors des crues, les habitants devaient s’adapter aux conditions météorologiques, ce qui a entraîné une baisse des prix des terrains par rapport aux zones avoisinantes. C’est ainsi que de nombreuses familles moins aisées se sont installées dans ce secteur.
Parmi les inondations notables du XIXe siècle, celle de 1896, appelée la « grande digue », demeure mémorable. Le débordement a duré deux semaines, causant d’importants dégâts dans le quartier Saint-Philippe. Les résidentes et résidents ont entrepris des travaux d’assainissement et de reconstruction majeurs, témoignant d’une résilience et d’une solidarité remarquables dans l’histoire de Trois-Rivières.
Carré de Lafosse
Fondé en 1848, le carré Lafosse était un lieu de rencontre essentiel à la fin du XIXe siècle. Premier espace public de Trois-Rivières, sa proximité avec le port, les chemins de fer et plusieurs hôtels en faisait un centre d’activité sociale majeur. Utilisé par la population du centre-ville et de Saint-Philippe, ainsi que par le personnel portuaire pendant une grande partie du XIXe siècle, il occupait une place centrale dans la vie quotidienne de la communauté.
Le carré Lafosse a perdu son accès au fleuve avec la construction du quai Bureau et de ses entrepôts en 1907. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il est devenu un point de repère pour les forces armées maritimes, malgré les objections des habitantes et habitants de Saint-Philippe. En 1959, le parc a été sacrifié pour l’aménagement d’une aire de stationnement. En 2019, la Ville a redonné vie à cet espace en créant un parc urbain ludique avec une thématique axée sur l’agriculture urbaine.
Mon quartier, je l’aime parce que…
À l’automne 2023, la Ville de Trois-Rivières a entrepris une importante démarche de consultation publique pour recueillir les opinions des Trifluviennes et Trifluviens sur les quartiers de la ville. Ces retours de la communauté sont une source d’information précieuse pour guider la valorisation des quartiers et apporter les améliorations nécessaires afin de répondre aux besoins et aux attentes de la population.
Pour le quartier Saint-Philippe, les activités de consultation publique ont révélé un consensus sur le nom, soulignant le fort sentiment d’appartenance de la population à cet endroit. Les limites du quartier ont également fait l’objet d’un consensus, bien que certaines personnes proposent que la rue Saint-Georges soit la limite est du quartier.

Éléments d’appréciation
- L’abordabilité des logements
- La proximité du centre-ville
- La proximité de l’offre commerciale, de services et de restaurants du centre-ville
- La présence d’une école primaire
- La proximité des activités culturelles

Éléments identitaires
- La proximité du fleuve
- La présence de parcs importants