Benjamin-Sulte, rue

Nom actuel
Secteur : Trois-Rivières

Localisation

District de Laviolette, quartier Saint-Philippe.
Voie reliant la rue Royale et la rue Saint-Philippe.
 
Voie parallèle aux rues McDougall, De La Vérendrye, du Chanoine-Denoncourt.

Thème

Non spécifié

Historique

Voie tracée en 1926, nommée en 1932.

Nom actuel

Pour rappeler la mémoire de Benjamin Sulte (1841-1923), historien, journaliste, poète, fonctionnaire et capitaine de milice. Fils de Benjamin Sulte et d’Antoinette Lefebvre, Benjamin Sulte naquit à Trois-Rivières le 17 septembre 1841. En 1847, âgé d’à peine 6 ans, il perdit son père, navigateur, dans le naufrage de sa goélette à Rivière-au-Renard. Aussi dut-il s’engager très tôt sur le marché du travail afin de soutenir sa mère et sa sœur Émilie. Il devint tour à tour commis de magasin, teneur de livre, commis-payeur sur un bateau-passeur faisant la navette entre Montréal et Québec, gérant d’un magasin de confection, puis comptable pour la compagnie A.-A. Gouin. En 1862, il commença à publier un récit, «La chasse à l’ours» dans le journal La Sentinelle, suivi en 1863 de «Les canotiers du Saint-Laurent» dans L’Écho du Cabinet de lecture paroissial de Montréal, revue du cercle littéraire de la paroisse Notre-Dame de Montréal qui deviendra, en 1885, le Cercle Ville-Marie. Par la suite, et jusqu’à la fin de sa vie, il apporta sa collaboration à plusieurs journaux et revues, dont La Minerve, en leur faisant parvenir poèmes, études historiques et textes divers. En 1863, il s’enrôla dans la Compagnie d’infanterie de Trois-Rivières et obtint les grades de caporal puis de sergent (1865). Gradué capitaine à l’École militaire de Québec, il fut ensuite affecté au 60e Régiment royal de carabiniers. En 1866, il quitta l’armée et devint rédacteur au journal Le Canada à Ottawa. Suite à la mise en place du nouveau Dominion du Canada, en 1867, il obtint un poste de traducteur à la Chambre des communes et, grâce au ministre Georges-Étienne Cartier, il fut nommé chef de division au ministère de la Milice en mai 1870. Retraité de la fonction publique en 1903, il devint membre de la Commission des sites historiques du Canada (1908) et consacra son temps entre la recherche historique et les conférences publiques, dont plusieurs à l’Institut canadien-français d’Ottawa, une sur l’histoire de Trois-Rivières, à l’hôtel de ville le 16 mars 1880, et sa dernière à Trois-Rivières le 5 février 1918. Membre-fondateur de la Société royale du Canada (1882), il en devint président en 1904. Benjamin Sulte décéda sans postérité, à Ottawa le 6 août 1923, à l’âge de 82 ans. En 1871, il avait épousé Augustine Parent, fille d’Étienne Parent, rédacteur du journal Le Canadien de Québec. On doit à ce prolifique auteur trifluvien une œuvre littéraire et historique considérable, dont une étude sur Les marchés de la ville des Trois-Rivières publiée en 1868, une Histoire de la ville des Trois-Rivières (Montréal, Sénécal, 1869, 208 pages), un Album de l’histoire des Trois-Rivières, 1634-1721 (Montréal, 1881) contenant 17 planches, une Histoire des Canadiens-Français, 1608-1880 en huit volumes (Montréal, 1882-1884) qui souleva une série de polémiques et l’ire de l’évêque de Trois-Rivières, Mgr Louis-François Laflèche, une Histoire de la milice canadienne-française, un ouvrage sur La Bataille de Châteauguay et des Mélanges historiques en 21 volumes (Montréal, Éditions Gérard Malchelosse, 1918-1934) dont plusieurs concernent Trois-Rivières. De tempérament anticlérical, Benjamin Sulte avait publié son Histoire des Canadiens-Français en réaction aux ouvrages d’histoire du Canada publiés par des prêtres et dans lesquels le clergé avait toujours le beau rôle. Il disait: «L’histoire du Canada a été écrite par trois classes d’hommes: les Français qui n’ont voulu y voir que les intérêts français, les religieux qui se sont extasiés sur les missions, et les laïques effrayés par la menace des censures ecclésiastiques. Nous, qui ne sommes ni Français de France, ni prêtre, et qui ne craignons pas les censures ecclésiastiques, nous écrivons la vérité. Avec les gens qui ne se gênent pas, il ne faut point se gêner». Plus tard, Mgr Albert Tessier dira de Benjamin Sulte qu’il fut «le porte-parole officiel des ancêtres glorieux ou oubliés…». Le 29 juillet 1934, à l’occasion des fêtes du Tricentenaire de Trois-Rivières, on inaugurait le monument Benjamin Sulte, dans le parc Champlain, monument aussi dédié à Ludger Duvernay, Nérée Beauchemin, Antoine Gérin-Lajoie et Edmond de Nevers. Soixante ans plus tard, en 1994, la Ville de Trois-Rivières créait les Grands Prix culturels, dont le Prix du patrimoine Benjamin-Sulte (nom a été proposé par la Société de conservation et d’animation du patrimoine (SCAP) de Trois-Rivières).

Toponymes(s) associé(s)

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