Castors, rue des

Nom actuel
Secteur : Pointe-du-Lac

Localisation

District de Pointe-du-Lac, parc domiciliaire du Lac-des-Pins.
 
Voie reliant la rue des Visons et le chemin du Lac-des-Pins, parallèlement aux rues Gérard-Gauthier, des Loutres, des Renards et des Tamias.

Thème

Mammifères terrestres

Historique

Nom antérieur: « rue des Mélèzes » (avant l’harmonisation des odonymes de la nouvelle ville de Trois-Rivières, le 20 septembre 2004).
 
Voie ouverte en 1996, dans l’ancienne concession du 4e Rang de Pointe-du-Lac

Nom actuel

Un castor est un mammifère rongeur de l’Amérique du Nord et d’Europe, à pattes postérieures palmées et à queue aplatie. Les castors construisent des huttes de branchages et de terre et des digues dans les cours d’eau et abattent des arbres en les rongeant à la base. Ils peuvent vivre 20 ans. – Durant plus de trois siècles, le castor a été chassé à l’excès au Canada, sa fourrure étant l’objet d’une très forte convoitise pour le commerce. Le commerce des fourrures – principalement du castor – se développa à partir du jour où les fabricants de feutre européens découvrirent que la « laine » ou le « duvet » constitué par les poils courts, épais et doux sous le pelage, une fois détaché de la peau, permettait d’obtenir un feutre de très grande qualité. Le fameux chapeau de castor devint très à la mode chez les hommes et resta en forte demande jusque dans les années 1830 alors que le chapeau en soie obtint la faveur populaire. La peau de castor était donc un bien de consommation important en France. On connaissait deux façons de traiter le castor: quand la peau était retirée du castor puis séchée au soleil, on obtenait un « castor sec ». Mais, si avant d’être troquée, la peau était portée pendant un an ou deux ans (castor-manteau) pour faire tomber les longs poils et engraissée par la sueur du chasseur, on obtenait un « castor gras », plus résistant, plus soyeux et beaucoup plus coûteux. Les peaux étaient regroupées en diverses catégories selon leur traitement et leur qualité: « castor demi-gras » cousu mais non porté; « castor moscovite », de qualité inférieure destiné au marché russe, etc. Les peaux de castor sec étaient vendues, par exemple, aux boisseliers pour faire des cribles ou aux bourreliers-bâtiers pour la fabrication des bâts communs pour les chevaux; tandis que les peaux de castor gras servaient, entre autres, aux bahûtiers qui les utilisaient dans le revêtement des coffres. – Pendant plus de trois siècles, près de 200 millions de peaux de toutes sortes traversèrent l’Atlantique vers les marchés européens. De celles-ci, 70% provenaient du castor (25 millions de 1660 à 1760); les autres provenaient surtout du rat musqué et de la loutre. Au XVIIIe siècle, la chasse s’ouvrit au gibier de tout poil: cerf, pékan (martre du Canada), raton laveur, belette, ours, renard, lynx, loup, carcajou (blaireau d’Amérique), chat sauvage, coyote, glouton, lièvre, mouffette et, dans une moindre mesure, orignal, caribou, chevreuil, bison et vison (putois d’Amérique). Le castor et la plupart des animaux à fourrure étaient chassés en hiver, soit à partir des premiers jours de septembre jusqu’aux premiers jours du printemps, car c’est en hiver que le pelage est le plus épais. Les chasseurs amérindiens piégeaient les animaux, traitaient les fourrures et les transportaient jusqu’à des postes de traite établis à des endroits stratégiques par les traiteurs. Dès la fonte des glaces, les produits de la chasse d’hiver étaient portés au comptoir de traite. Des groupes de chasseurs apparaissaient avec leurs cargaisons de pelleteries. Seule présence blanche dans un univers autochtone, le poste de traite était un pôle d’attraction; une multitude de tentes s’installaient aux abords. À tout moment, de petits groupes d’Amérindiens y passaient pour s’approvisionner en outils, munitions, farine, couvertures, graisse, aiguilles, hameçons, boutons, chaudrons, briquets, etc. Sous le Régime français, aucun argent ne circulait dans les postes de traite. Le commerce reposait sur le troc, c’est-à-dire l’échange de biens contre d’autres biens. L’unité monétaire était la peau de castor. Le prix de vente d’une marchandise était marqué par des coches gravées sur un bâton ou sur une flèche, et le nombre de coches correspondait au nombre de peaux demandées. En 1665, par exemple, les prix fixés par les compagnies de traite étaient de 6 castors pour un fusil ou pour une couverture blanche de Normandie ou pour une barrique de blé d’Inde, de 4 castors pour une couverture de ratine, de 3 castors pour une couverture « à l’Iroquoise » ou un grand capot, de 2 castors pour un capot moyen et d’un castor pour un petit capot. Durant tout l’été, de grands canots ravitaillaient les postes en marchandises et victuailles, puis retournaient dans le sud remplis de fourrures. Le marché du castor subit une crise grave. D’un côté, la traite pratiquée à outrance avait saturé le marché français qui ne pouvait absorber que de 40 000 à 50 000 livres par année. D’un autre côté, on employait de moins en moins de castor dans la fabrication des chapeaux, suite à un changement de la mode. Ainsi, en 1696, la France déclarait un surplus de 850 000 peaux de castors! La crise provoquée par la surabondance des fourrures se résorba à compter de 1710. Mais la perte du territoire de la baie d’Hudson, par le traité d’Utrecht (1713), porta un dur coup à la traite des pelleteries en Nouvelle-France. Malgré tout, l’exportation des fourrures demeura, jusqu’à la fin du Régime français, le secteur le plus important du commerce extérieur. Mais, d’année en année, les Français perdaient graduellement du terrain au profit des commerçants anglais. Après la Conquête anglaise (1760), le commerce des fourrures, presque entièrement contrôlé par la Hudson’s Bay Company, s’imposa à nouveau comme activité économique principale de la colonie. Le commerce des fourrures fut subitement relégué au second plan durant les guerres napoléoniennes (1806-1814), alors que le commerce du bois, en forte demande sur les marchés de Grande-Bretagne, connut une croissance rapide et spectaculaire. Au début des années 1840, le bois et le blé devinrent les produits de base de l’économie canadienne, déclassant complètement le commerce des fourrures. On estimait à environ 10 millions le nombre de castors au Canada avant l’arrivée des Européens. Au début des années 1930, après plus de trois siècles de chasse commerciale, le castor était une espèce en voie d’extinction.

Toponymes(s) associé(s)

Mélèzes, rue des

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