Hertel, rue

Nom actuel
Secteur : Trois-Rivières

Localisation

District de Marie-de-l’Incarnation, quartier Sainte-Cécile, dans l’ancien fief Hertel.
Voie reliant les rues des Ursulines et Charlevoix, croisant les rues Hart, des Commissaires et du Collège. Voie parallèle aux rues Saint-Paul, Sainte-Cécile, Sainte-Angèle, Sainte-Ursule, Saint-François-Xavier et Laviolette.

Thème

Non spécifié

Historique

Voie située dans l’ancien fief Hertel, tacée au sud de la rue des Commissaires vers 1840, prolongée en 1889. On prévoyait alors le prolongement des rues Saint-François-Xavier, Saint-Paul et Hertel jusqu’à la rue Saint-Maurice. Mais en 1912, la rue Saint-Paul était encore la seule voie qui reliait les rues des Commissaires et Saint-Maurice. Plusieurs citoyens désiraient à ce moment-là le prolongement de la rue Hertel, à partir de la rue des Commissaires jusqu’aux rues Charlevoix et du Collège, ainsi que l’ouverture de rues transversales entre les rues Sainte-Geneviève et Saint-Maurice. Ainsi, disaient-ils, « les travailleurs ne seraient pas obligés de passer à travers champs pour se rendre à leur travail ».

Nom actuel

Cette voie tire son nom de l’ancien fief Hertel dans lequel elle se situe. Le fief Hertel (ou seigneurie de Hertel) fut concédé par Samuel de Champlain à Jacques Hertel le 3 décembre 1633. Ayant 50 arpents de superficie (3 arpents de front sur le fleuve, c’est-à-dire à 20 toises du bord de l’eau, sur 16 arpents 6 perches 12 pieds de profondeur), cette seigneurie était située entre le fief Linctôt (la 1ère partie de la seigneurie de Godefroy) et le bourg. Sa ligne nord-est correspondrait à l’actuelle rue Saint-Paul; sa ligne sud-ouest (la palissade du bourg) suivrait la clôture entre l’actuel jardin des Ursulines et le terrain de l’église Saint James. Une partie du fief Hertel devint plus tard, avec le fief Linctôt, le « fief Hertel et Linctôt » appelé aussi « fief Lottinville »; l’autre partie devint le « fief Hertel-Cournoyer ». – Jacques Hertel (c.1604 – 1651) fut le premier colon trifluvien. Fils de Nicolas Hertel et de Jeanne Miriot, il naquit à Fécamp (Normandie) vers 1604 et arriva à Québec à titre de soldat vers 1626. Il fut un des neuf interprètes de Champlain. Lorsque les Anglais prirent Québec en 1629, il ne voulut pas, contrairement à Brûlé et Marsolet, collaborer avec les Anglais durant les trois années d’occupation. En compagnie de Jean Nicollet, des Godefroy, d’Olivier Le Tardif et de François Marguerie, il se réfugia au milieu des tribus amériendiennes. Au retour de Champlain, il fut récompensé de sa fidélité à la France et reçut une concession de 200 arpents de terre à Trois-Rivières le 3 décembre 1633: la seigneurie de Hertel. Établi dans la nouvelle ville en 1634, Jacques Hertel put exercer son métier d’interprète auprès des Amérindiens du Haut Saint-Maurice. Peu après, il reçut une terre en banlieue de Trois-Rivières, près du lieu-dit « la briquetterie » (elle avait 25 arpents en superficie avec front sur le fleuve) et d’autres concessions de terre sur la rive sud et à Cap-de-la- Madeleine. Le 29 août 1641, il épousa Marie Marguerie, sœur de son compagnon, l’interprète François Marguerie. De cette union naquirent trois enfants: François Hertel de la Fresnière dit « le Héros » (qui devint un chef de file dans le pays), Magdeleine (qui épousa le chirurgien du fort de Trois-Rivières, Louis Pinard), et Marguerite (qui épousa Jean Crevier, seigneur de Saint-François, fils de Christophe Crevier dit La Meslée et de Jeanne Enard, commerçant de fourrures et l’un des notables de la Nouvelle-France). Le 5 septembre 1644, le gouverneur de Montmagny lui concéda aussi une terre de 12 arpents 65 perches et un tiers de superficie, mesurant 8 perches et 12 pieds de front sur le bourg (« redoute des champs », rue Saint-Pierre) sur 14 arpents et 6 perches de profondeur. Située entre le fief Hertel et le fief du Haut-Boc (parcelle de la seigneurie de Godefroy), la ligne sud-ouest de cette terre correspondrait aujourd’hui à la rue Saint-François-Xavier. Encore en 1644, Jacques de La Ferté, abbé de Sainte-Marie-Madeleine de Châteaudun, chanoine de la Sainte-Chapelle de Paris et aumônier du roi Louis XIII lui concéda l’arrière-fief de l’Arbre-à-la-Croix, de 7 056 arpents de superficie et situé entre la seigneurie de Batiscan et la seigneurie du Cap-de-la-Madeleine (arrière-fief qui serait situé aujourd’hui dans la municipalité de Champlain). Le 15 août 1648, Jacques Hertel et Jean Godefroy de Linctôt cédèrent chacun une terre d’un arpent et demi sur 25 afin que le gouverneur Charles Huault de Montmagny, agissant au nom de la Compagnie des Cent-Associés, puisse former la Commune de Trois-Rivières, une terre publique destinée aux pâturages des bestiaux. Puis, le 1er juin 1650, le gouverneur d’Ailleboust lui confirma ses titres de propriété mais l’enjoignit, par ordre des Cent-Associés, « de travailler incessamment et cultiver les terres pour satisfaire aux intentions du roi, sous peine de ité de l’acte de prise de possession ». Premier syndic des habitants de Trois-Rivières, Jacques Hertel portait, selon Benjamin Sulte, « des gants à frange d’or et des manteaux fastueux jusque parmi les souches de son «désert»… ». Il périt noyé – comme François Marguerie – à Trois-Rivières le 10 août 1651, à l’âge de 47 ans. Sa veuve se remaria l’année suivante au juge Quentin Moral de Saint-Quentin. En 1663, Marie Marguerie exploitait elle-même toute la seigneurie de Hertel et y possédait maison, grange et étable. Puis, le 21 juin 1664, les terres délaissées par feu Jacques Hertel furent partagées entre son fils, François Hertel, et ses deux gendres: Jean Crevier, époux de Marguerite Hertel, et Louis Pinard, époux de Magdeleine Hertel. – Fils de Jacques Hertel et de Marie Marguerie, François Hertel de la Fresnière (1642-1722), surnommé « le Héros » à la suite de ses exploits militaires, naquit à Trois-Rivières le 3 juillet 1642. Il était le frère de Magdeleine Hertel et de Marguerite Hertel. Il entra très tôt dans la carrière des armes. Dès l’âge de 15 ans, en effet, il participa à la défense du bourg de Trois-Rivières. Puis, en juillet 1661, alors qu’il était sorti du fort, il fut capturé par quatre Iroquois qui l’amenèrent dans leur pays et, suivant leurs coutumes, le torturèrent. Hertel eut la vie sauve grâce à une vieille Amérindienne qui l’adopta et lui apprit la langue iroquoise. Au cours de sa captivité, il fit parvenir, par l’intermédiaire du père Le Moyne, qui se trouvait chez les Onnontagues, deux lettres admirables à sa mère, écrites sur une feuille d’écorce. Deux ans plus tard, il réussit à s’échapper et à retourner à Trois-Rivières. Cultivateur à Trois-Rivières, François Hertel reçut, le 21 juin 1664, une partie des terres délaissées par feu son père Jacques Hertel (les autres parties ayant été léguées à Jean Crevier, époux de sa sœur Marguerite, et Louis Pinard, époux de sa sœur Magdeleine). François Hertel fit partie des nombreux groupes formés par les gouverneurs pour repousser les incursions iroquoises. Après avoir confié ses enfants à l’instituteur Pierre Bertrand, il entreprit une série d’exploits militaires que l’on rappelle aujourd’hui sous le titre de « raids des Hertel ». François Hertel se distingua particulièrement lors de l’une des trois expéditions lancées par le gouverneur Frontenac contre des établissements de la Nouvelle-Angleterre durant la première guerre intercoloniale (1689-1697). Hertel, âgé de 48 ans, était à la tête d’un groupe de 50 Français et Canadiens (dont trois de ses fils et Louis Crevier) et de 25 Amérindiens qui partit de Trois-Rivières le 28 janvier 1690 et se rendit à Salmon Falls, près de Portsmouth au nord de Boston. Arrivé le 25 mars, le groupe incendia les 27 maisons du village, tua 30 hommes et prit 2000 têtes de bétail. Hertel se dirigea ensuite avec une partie de son groupe vers Casco, village voisin, pour rejoindre le groupe de Portneuf et de Robineau de Bécancour, parti de Québec. Chemin faisant, il captura 200 habitants de Pescadouet venus à sa rencontre. Le bourg de Casco fut complètement détruit et 70 hommes furent capturés. François Hertel reçut une commission de lieutenant en 1693 et fut anobli du titre d’écuyer par le roi en avril 1716. Il mourut le 22 mai 1722. Le gouverneur de Vaudreuil souligna alors la valeur extraordinaire d’un François Hertel à la défense de son pays. L’historien Raymond Douville disait de lui: « On a rarement poussé plus loin les limites du courage pour la défense d’un peuple ». François Hertel de la Fresnière dit « le Héros » avait épousé Marguerite de Thavenet, sœur de la fiancée de Jacques de Chambly, à Montréal en 1664, et avait hérité ensuite de la seigneurie de Chambly. En juin 1663, il était l’un des 69 seigneurs du Canada, mais il ne possédait aucune terre en fief et seigneurie dans la région de Trois-Rivières. François Hertel est l’ancêtre des Hertel de Rouville, Hertel de Chambly, Hertel de Cournoyer, Hertel de Beaulac, Hertel de Montcourt, Hertel de Saint-Louis et Hertel de Saint-François. Le nom de La Fresnière passa à son fils aîné. – Fils de François Hertel, Jean-Baptiste Hertel (1668-1722) fit, lui aussi, la guerre en Nouvelle-Angleterre, notamment à Salmon Falls (1690), Deefiels (1704) et Haverhill (1708).

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