Survol historique
Découverte et fondation
Avant l’arrivée des explorateurs européens, le site de Trois-Rivières est un lieu de rencontre et d’échange prisé des Montagnais et des Algonquins.
En 1535 lors de son deuxième voyage, Jacques Cartier s’arrête à Trois-Rivières et y plante une croix sur l’Île Saint-Quentin située à l’embouchure de la rivière Saint-Maurice.
En 1603, Samuel de Champlain remarque déjà les avantages du site. Avec la fondation de Québec en 1608, la traite des fourrures attire plusieurs commerçants au croisement du fleuve Saint-Laurent et de la rivière Saint-Maurice. Avec les années, il devient stratégique de se rapprocher des réseaux commerciaux amérindiens de la région des Grands Lacs. Champlain envoie donc un de ses lieutenants fonder un deuxième établissement permanent français en Amérique du Nord.
Le 4 juillet 1634, accompagné de quelques artisans et des pères jésuites Jean de Brébeuf et Antoine Daniel, Laviolette fait ériger un fort à Trois-Rivières qu’il commande jusqu’en 1636.
The three Rivers (River St. Laurence), Peinture de : W.H. Bartlett, 1840
Lieu de pouvoir
La ville obtient le siège de gouvernement régional de la Nouvelle-France à partir de 1665. Trois-Rivières assiste au Régime français, à la Conquête britannique et même à une brève occupation américaine, qui se termine par la défaite des « Bostonnais », aux portes de la ville, en 1776. Au fil des ans, Trois-Rivières consolide sa vocation de pôle régional et devient le siège d’un district judiciaire en 1792 et d’un évêché en 1852.
Capitale internationale du papier
Le commerce de la fourrure cède la place à la première industrie lourde au Canada quand entrent en opération les Forges du Saint-Maurice en 1738. Les fourneaux des Forges consomment jusqu’à 20 000 cordes de bois annuellement, ce qui pave la voie à l’exploitation forestière de la vallée du Saint-Maurice. La forte demande de bois se maintient notamment à cause du Blocus continental imposé à l’Angleterre par Napoléon en 1806 puis par l’explosion démographique américaine qui gonfle la demande en bois de construction.
Les nombreuses scieries présentes à Trois-Rivières permettent l’implantation de l’industrie papetière au milieu du XIXe siècle. La demande en papier journal est d’ailleurs si forte qu’au tournant du XXe siècle, la population trifluvienne s’accroît rapidement, attirée par les nombreux emplois et les bons salaires.
Dans les années 1930, Trois-Rivières est couronnée capitale mondiale du papier journal notamment grâce à l’imposant moulin de la Canadian International Paper, la plus grosse installation papetière du monde.
Le grand incendie de 1908
Le 22 juin 1908, Trois-Rivières connaît l’incendie le plus dévastateur de son histoire. Le brasier s’empare du centre-ville et fait reculer les 8 pompiers de la brigade de Trois-Rivières en une quinzaine de minutes. La situation est telle qu’on appelle du renfort de Shawinigan, Grand-Mère, Québec et Montréal. Près de 800 bâtiments sont rasés, ruinant et jetant des centaines de personnes à la rue.
En 1912, quatre ans après le grand incendie, le centre-ville de Trois-Rivières est à nouveau animé. Rebâti par une poignée d’architectes et d’entrepreneurs, le quartier présente une grande homogénéité architecturale qui se constate encore aujourd’hui. Avec la reconstruction, les rues du centre-ville sont élargies, voire redessinées et on assiste à l’agrandissement de la ville à l’ouest et au nord.
L’entre-deux-guerres
La crise économique que traverse le monde durant les années 30 pousse les trois paliers de gouvernement à mettre sur pied des programmes de travaux publics pour contrer le chômage.
Dès 1932, la Ville de Trois-Rivières emploie plusieurs chômeurs pour abattre les arbres malades dans les parcs afin d’en faire du bois de chauffage pour les édifices de la Municipalité.
Supportée par le programme de travaux publics du gouvernement du Québec, la ville fait construire, au printemps de 1938, des parcs dans chacun des quartiers. Près de 200 hommes bâtissent les aires de jeux, les bâtiments et creusent l’étang du parc Saint-Philippe, l’actuel parc Pie-XII.
Durant ces années, elle fait également rénover le parc de l’Exposition de fond en comble. On y voit s’ériger colisée, stade de baseball, hippodrome, piscine ainsi que la porte Pacifique-Duplessis. Achevées en 1939, ces installations sont aussitôt réquisitionnées par l’Armée pendant la Seconde Guerre mondiale qui en fait un camp d’entraînement.
Ville contemporaine
À la fin des années 1960, Trois-Rivières élargit sa base économique. Bien qu’elle demeure un centre industriel et manufacturier important, la ville mise dès lors sur l’éducation collégiale et universitaire, la culture et le tourisme.
En 1967, le magistral pont Laviolette est achevé et vient consolider son important réseau de transport. Vers la fin du XXe siècle, Trois-Rivières est desservie par d’importants axes autoroutiers, de nombreux chemins de fer, un aéroport et un port de mer donnant accès à la voie maritime du Saint-Laurent.
Le 4 juillet 2001, le gouvernement du Québec décrète la fusion des villes de Trois-Rivières, Trois-Rivières-Ouest, Pointe-du-Lac, Cap-de-la-Madeleine, Sainte-Marthe-du-Cap et Saint-Louis-de-France. Cette fusion s’opère le 1er janvier 2002 et fait de la nouvelle municipalité l’une des dix grandes villes du Québec.
Le portrait de Trois-Rivières est aujourd’hui embelli par les nombreux témoins du passé. Du nom des rues aux panneaux d’interprétation, le riche passé trifluvien s’illustre à travers toute la ville. Partez à sa découverte grâce au circuit patrimonial!
Ligne du temps
Préhistoire
XVIe siècle
XVIIe siècle
XVIIIe siècle
XIXe siècle
XXe siècle
XXIe siècle
1325, place de l’Hôtel-de-Ville, C.P. 368
Trois-Rivières, G9A 5H3