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Le courage de Francine

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Le 5 février 2024, le monde de Francine a basculé en un instant, emporté par le souffle glaçant d’une fraude aux grands-parents. Un appel, la voix  sanglotante de sa petite-fille, des mots prononcés dans l’urgence d’un accident, le spectre d’une incarcération… Tout a contribué à créer un scénario d’une crédibilité redoutable, tissé sur mesure pour exploiter la fibre la plus intime de son cœur : son amour pour sa famille. 

Francine s’est retrouvée plongée dans une angoisse palpable.  

Tout de suite, j’ai ressenti de l’inquiétude parce que je me suis dit : quelque chose de terrible vient d’arriver.

La peur pour sa petite-fille, le sentiment d’impuissance, puis le dialogue feutré avec un « avocat » pressé par le temps, tout cela l’a menée à débourser 4 650 $.  

Pour elle, chaque action était dictée par un seul but : libérer sa petite-fille et la protéger de l’horreur d’une nuit en prison. Le soulagement, un instant illusoire, est venu lorsque la personne est venue chercher l’argent. Puis, le choc brutal de la vérité a éclaté au grand jour : sa petite-fille était saine et sauve, son téléphone en main, à la maison. 

Ce fut le moment où la honte, le sentiment de s’être fait prendre, aurait pu l’engloutir. Mais la réaction de Francine fut toute autre. Elle était loin de la colère attendue à laquelle on pourrait s’attendre. 

Je n’ai pas pensé à la colère, parce que j’étais tellement soulagée de savoir que ma petite-fille n’était pas dans cette situation-là.

Et c’est ce soulagement, teinté d’une détermination nouvelle, qu’est née sa force.  

Ce n’est pas vrai que je vais les laisser faire sans rien faire.

Grâce à l’écoute et au soutien précieux de deux policières qui ont su l’accompagner avec empathie, Francine a trouvé la force de parler, de dénoncer.  

L’attitude de ces deux policières-là a fait une différence.

Aujourd’hui, elle n’est plus seulement une victime; elle est devenue une ambassadrice de la prévention. Elle accompagne la Direction de la police de Trois-Rivières dans ses rencontres avec les personnes aînées, offrant son témoignage avec une humilité désarmante et une sincérité touchante. Elle partage son histoire, non pas pour se lamenter, mais pour éclairer, pour prévenir, pour outiller.  

Elle rappelle sans cesse que la fraude des grands-parents est liée aux émotions, et que personne n’est à l’abri, peu importe son niveau d’information et de connaissance sur le sujet. 

Pour protéger les autres, Francine partage un outil simple, mais puissant : l’établissement d’un code secret familial.  

On se donne un code, un mot que toute la famille connaît. On se le donne de vive voix. Si un appel suspect se présente, il faut demander le code.  Si on n’est pas en mesure de vous dire le code parce qu’on dit : Oh, je l’ai oublié, je suis trop nerveuse, etc. Alors raccrochez.

C’est un bouclier, une ligne de défense simple et efficace contre ces personnes « malveillantes », comme elle les appelle. 

Le parcours de Francine est celui d’une résilience inspirante. De la vulnérabilité d’une victime, elle a émergé comme une voix forte, une protectrice pour sa communauté. Son histoire, partagée avec tant de générosité, est un hommage à la force de l’esprit humain et à la capacité de transformer la douleur en un catalyseur de bienveillance.  

Elle continue de faire des témoignages, inlassablement, animée par le désir profond d’aider le plus grand nombre de personnes à ne jamais vivre ce qu’elle a vécu. 

Écoutez son témoignage