Nous devons réaliser des travaux de maintenance sur la conduite du poste de pompage principal situé à Cap-de-la-Madeleine. Cette intervention consiste au remplacement d’une vanne qui a atteint sa durée de vie utile, soit environ 35 ans.

Nous devons intervenir pour éviter de subir des bris imprévus sur le réseau, bris qui auraient des impacts négatifs plus importants que ce que permet un arrêt planifié.

L’arrêt complet est le seul moyen de pouvoir effectuer ces travaux puisqu’on doit aller dans la conduite. On peut voir ça comme un shutdown dans une usine où la production doit arrêter complètement.

Les travaux entraîneront donc un déversement planifié pendant l’intervention.

La vanne est en fin de vie utile et doit être remplacée. Les risques sont que sa condition soit si détériorée que l’eau usée coule dans le poste. Si ça arrive, le poste pourrait devenir non opérable et l’intervention serait considérablement plus longue. 

Cette vanne permet d’isoler le réservoir anti-bélier et permet de minimiser le temps requis pour les opérations de maintenance. Une bonne maintenance des équipements est synonyme de moins de débordements dû à des bris. 

Il faut finalement mentionner que ce genre d’équipement prend un délai de 3 à 4 mois pour la fabrication et la livraison. Donc si on ne prévoit pas son remplacement, les impacts peuvent être graves. 

Le coût des travaux se chiffre à 300 000 $. 

Pour procéder à l’opération, nous avons obtenu un certificat du ministère de l’Environnement qui autorise les travaux sur une période de 6 jours.  

La préparation des équipements se fera le dimanche 23 novembre. Lorsque tout sera en place, nous commencerons l’assèchement de la conduite, donc le déversement. L’entrepreneur qui réalisera les travaux fera les opérations en continu pour que l’intervention soit complétée dans les délais. Lorsque la vanne sera remplacée, on remettra progressivement le poste en marche. 

En tout, on parle d’une quantité qui avoisine entre 50 000 à 60 000 mètres cubes par jour, multiplié par 6. 

Ce ne sont toutefois pas tous des litres d’eaux usées, parce qu’il y a encore des réseaux combinés à Trois-Rivières. Un réseau combiné recueille tant les eaux pluviales que les eaux de toilette. Ça ne minimise pas la situation, mais il y a donc de l’eau de pluie dans ce déversement. 

On nous a déjà demandé pourquoi on n’utilise pas des camions-citernes pour faire des réserves l’eau pendant l’intervention. Ça prendrait plus de 2 000 camions par jour pour ces travaux, ce qui est impossible à réaliser. 

Il y en a plusieurs. La principale mesure d’atténuation vient du fait de procéder au débordement à 2 endroits plutôt qu’un seul : dans le fleuve à la hauteur du centre-ville au poste Lasnier et dans la portion sud de la rivière Saint-Maurice au poste de pompage principal. Le fleuve a une plus grande capacité de dissolution des matières, donc en y dirigeant une partie des eaux, ça évite de surcharger l’endroit concerné dans la rivière Saint-Maurice. 

Une autre mesure de mitigation est le choix de la période pour effectuer les travaux. En novembre, on est hors période de frayère pour les poissons (reproduction) donc ça a moins d’impact. On est aussi à un moment de l’année où généralement la consommation d’eau résidentielle est moindre qu’à d’autres périodes. 

Nous installerons également un filet à la sortie de la conduite à même la rivière Saint-Maurice. C’est une installation qui est perméable et qui permettra de retenir une partie des particules en surface. Ça facilitera le nettoyage des berges après les travaux et minimisera l’impact des déchets solides. 

Ça ne veut pas dire qu’on peut jeter des objets dans les toilettes : la même demande demeure. Moins il y aura de déchets, moins il y aura d’impacts, et c’est là que la population a un rôle à jouer. 

L’impact est surtout sur le système aquatique. La charge organique qui est rejetée dans l’eau fait diminuer la quantité d’oxygène dans l’eau, ce qui peut nuire aux différentes espèces.  

Évidemment, les gens ne doivent pas entrer en contact avec l’eau puisque les eaux non traitées peuvent contenir des bactéries (exemple : e. coli) et des virus. Il faut donc être vigilant. 

Cela dit, il importe de rappeler que nous avons choisi de réaliser les travaux en novembre parce qu’on est hors période de frayère pour les poissons (reproduction). C’est donc un moment où l’impact, bien qu’existant, est moindre). 

La réponse est non. La principale source d’approvisionnement en eau potable c’est la rivière Saint-Maurice, et la prise d’eau se fait beaucoup plus en amont que le lieu du débordement.  

Certains secteurs sont aussi desservis par des nappes phréatiques qui sont aussi situées en amont du déversement. De plus, leur profondeur les protège de la situation. 

Il va toujours y avoir des déversements afin de faire l’entretien de nos infrastructures. Les déversements planifiés pour de l’entretien sont mieux que des bris imprévus puisque nous sommes capables de mettre en place des mesures et d’être proactifs pour réduire les impacts. 

Si un bris important arrive sous terre, les eaux usées se répandent rapidement et ça devient beaucoup plus difficile d’assurer un suivi. 

Cela dit, l’enjeu de la gestion des eaux fait partie des priorités de la Ville. Depuis 2020, près de 100 M$ ont en effet été investis dans la modernisation des infrastructures et dans la séparation des réseaux de gestion des eaux sanitaires et pluviales à Trois-Rivières. 

Voici quelques-uns des chantiers réalisés pendant cette période :  

• Réfection et séparation des conduites du boulevard Sainte-Madeleine : 18 M$ 

• Modernisation du poste de pompage principal Cap-de-la-Madeleine : 15 M$ 

• Réfection et séparation des conduites sur une partie du boulevard du Saint-Maurice : 10 M$ 

• Mise à niveau du poste de pompage Lasnier : 5 M$ 

• Travaux sur la rue Pratte : 4 M$ 

• Travaux sur la rue Le Corbusier : 4 M$ 

• Aménagement du bassin gravitaire Duguay dans le Bas-du-Cap :  3 M$ 

• Remplacement des soufflantes aux étangs aérés de Sainte-Marthe-du-Cap : 3 M$ 

• Mise aux normes du poste de pompage CATRO : 2 M$ 

• Travaux sur la rue Demontigny : 2 M$ 

Nous avions également dû déverser lors de la mise à niveau du poste de pompage principal en 2019-2020. C’était pour la modernisation du poste et Trois-Rivières avait investi 15 M$ pour ce chantier. Il y a aussi eu lors de la rupture de la conduite de refoulement en 2021. 

Un déversement de cette ampleur n’est jamais souhaitable, mais ils sont l’exception et non la règle. De surcroît, c’est le seul moyen à notre disposition pour procéder aux travaux. 

On a une soixantaine d’ouvrages qui servent à faire cheminer les eaux usées sur tout le territoire. Des bris surviennent à chaque semaine dans nos stations de pompage, notamment quand une trop grande quantité de déchets jetés dans les toilettes s’y accumule. Quand ça arrive, on doit déverser vers les milieux naturels pour réparer les pompes et ensuite reprendre du service. 

Il y a également des débordements lorsqu’il y a une grande quantité de précipitations, ce qui engorge les réseaux. Pour éviter que ça refoule dans les sous-sols, on doit déverser parce que le réseau est à saturation. 

Conséquemment, il y a plusieurs centaines de déversement chaque année. Par contre, ce ne sont pas tous des déversements de même ampleur, il faut aussi regarder leur intensité par habitant. À cet égard, Trois-Rivières est dans une situation comparable aux grandes villes. 

Un déversement planifié comme celui que nous vivons, c’est toutefois exceptionnel. 

Il faut également préciser que lors d’un déversement, il y a aussi de l’eau de pluie qui est dans les conduites. Ce ne sont donc pas 100 % des eaux qui sont usées. 

L’approvisionnement en eau potable n’étant pas affectée et n’étant pas dans une période propice aux activités aquatiques, la réponse est non, le ministère de l’Environnement n’exige pas cette mesure. De surcroît, la capacité de dilution du fleuve fait en sorte que la qualité de l’eau variera rapidement. 

Évidemment, il est recommandé de ne pas entrer en contact avec l’eau en aval du poste Lasnier et du poste de pompage principal. 

Dans un ouvrage de gestion des eaux, une vanne sert de guillotine, c’est-à-dire qu’elle permet d’isoler une partie du réseau pour pouvoir y travailler. La vanne en question est située à même le poste de pompage principal, d’où le fait qu’on doive rediriger l’eau ailleurs. 

Cette vanne n’était pas en fin de vie utile lors des travaux de modernisation en 2019-2020, donc ce n’était pas le moment de la changer. Aujourd’hui, c’est le temps. 

L’option a été évaluée, mais malheureusement non. La quantité d’eau est trop importante, les manipulations n’auraient pas été possibles. 

On se tourne donc vers les autres mesures de mitigation : diviser les endroits, ajouter un filet, réparation à une période propice et nettoyage des berges post-débordement. 

Tout à fait. L’information qui est communiquée aux citoyennes et aux citoyens est la même que celle que les entreprises reçoivent. La gestion des eaux, c’est la responsabilité de toutes et tous.  

Le déversement peut être planifié et encadré, par exemple lors de travaux d’entretien, ou non planifié lors du bris d’une station de pompage. Dans ces situations, la Ville s’assure de réduire les impacts du rejet d’eaux usées sur l’environnement en réalisant les travaux correctifs dans les meilleurs délais.

Un débordement, quand à lui, survient lors d’une surcharge du réseau d’égout, souvent lors de fortes pluies. Cette situation est hors du contrôle de la Ville.