La Ville doit protéger la capacité de stockage de neige dans ses sites officiels de dépôt. Les difficultés rencontrées l’hiver dernier sont encore fraîches dans nos mémoires : nous étions déjà confrontés à des problèmes d’espace plus d’un mois avant la fin de la saison. Pour cette raison, les Travaux publics avaient dû réduire les niveaux de service en matière de déneigement. Dans certains cas, le déneigement des trottoirs a même dû être interrompu.

Cette année, nous avons donc pris en compte l’enjeu d’espace pour revoir les façons de faire.

La nouvelle méthode vise un seul et même objectif : protéger la capacité de stockage dans les sites de dépôt à neige. C’est vrai qu’en limitant le transport de neige, nous contribuons à réduire les gaz à effet de serre car moins de camions circulent. Aussi, il est vrai que souffler la neige coûte moins cher que de la transporter jusqu’au dépôt. Cependant, ces avantages sont secondaires. Le principal enjeu, et l’unique motif de ces changements, c’est le manque d’espace dans nos dépôts à neige.

À court terme, en l’absence de possibilité d’agrandissement immédiat de nos dépôts, la Ville se doit de gérer de manière intelligente et stratégique l’espace existant. C’est précisément ce à quoi nous nous attelons en limitant le transport de neige.

À moyen terme, la Ville espère pouvoir agrandir ses dépôts à neige. Or, ces projets nécessitent des investissements et des autorisations particulières auprès du ministère de l’Environnement. Autrement dit, cela ne se fait pas en criant ciseaux.

Selon la Loi sur les compétences municipales, la Ville peut déposer la neige qui recouvre la voie publique sur un terrain privé contigu. Il appartient au propriétaire de prendre les précautions nécessaires en pareil cas pour éviter que des personnes, des biens ou des végétaux ne soient blessés ou endommagés (Règlement sur le déneigement des voies publiques, 2018).

La nouvelle méthode vise un seul objectif : limiter le transport de neige en soufflant un maximum de neige sur les terrains. Pour y arriver, chaque parcelle de terrain sera utilisée pour entreposer la neige, qu’il soit public ou privé. Dans certains quartiers, les déneigeurs ont commencé la saison en cumulant la neige sur les terrains plutôt que sur les ilots. Cela dit, tôt ou tard, ces parcelles de terrains seront aussi utilisées pour cumuler la neige.

Glisser sur la neige accumulée sur un terrain en bordure de rue n’est pas une activité recommandée

Pourquoi? Parce que la distance disponible pour s’arrêter avant de glisser dans la rue est insuffisante. Il faut comprendre qu’il est inhabituel pour un conducteur de voir des enfants jouer sur un terre-plein central. Les automobilistes peuvent avoir de la difficulté à voir les enfants qui jouent à proximité de la rue.

Pour cette raison, aucune glissade ne devrait se faire vers la rue. Elles doivent être dirigées vers une entrée charretière ou vers la résidence. De plus, le fait de jouer dans un terre-plein central amène des traversées plus fréquentes de la voie de circulation (aller chercher un verre d’eau, aller chercher une pelle, aller voir les parents, etc.), ce qui accroît considérablement le risque pour les enfants à chaque traversée.

Souffler la neige sur les ilots peut entraîner des problèmes de visibilité et augmenter le risque de collisions dès que la butte atteint 1 mètre.

Par souci de sécurité et de visibilité, dès que la neige accumulée sur un ilot atteint cette hauteur, un entrepreneur en déneigement a l’obligation de dégager les extrémités de l’ilot sur une longueur de 20 mètres. Cette opération nécessite le transport d’importantes quantités de neige vers le dépôt désigné.

À l’inverse, entasser la neige sur les terrains présente moins de problématiques en terme de visibilité et permet de limiter la quantité de neige transporter vers les dépôts à neige. Rappelons que cette méthode vise un seul et même objectif : protéger la capacité de stockage dans les sites de dépôt à neige.

Pour toutes ces raisons, il s’avère préférable de continuer à souffler la neige sur les terrains privés. Cela étant dit, la Ville prévoit aussi souffler une certaine quantité de neige sur les îlots afin d’équilibrer les quantités et éviter d’ensevelir les terrains citoyens.

Élargissement des rues afin de permettre la circulation des véhicules d’urgence

Que la neige soit soufflée d’un bord ou l’autre, il est important de rappeler que les rues devenues plus étroites après une ou plusieurs chutes de neige sont systématiquement élargies. L’élargissement de la voie publique s’effectue de nuit lorsque la circulation est moins dense et que le stationnement sur rue est interdit.
Force est de constater que ce mécanisme fonctionne, puisqu’aucune situation problématique n’a été signalée cette année en lien avec le déneigement et la largeur des rues pour le passage des services d’urgence.

À la fin de janvier, donc après 1 mois d’hiver et de précipitations, les dépôts à neige sont presque remplis au tiers de leur capacité. Il reste deux mois d’hiver, pour 2/3 de capacité. Ça va bien, mais on ne connaît pas l’avenir. Dans le contexte, protéger l’espace de nos dépôts à neige pour faire face à toute éventualité demeure une priorité.

Théoriquement, c’est vrai que s’il y a plus de neige sur le terrain, il risque d’y avoir d’eau le printemps venu. Cela étant dit, c’est le drainage global de la rue qui va assurer qu’il n’y a pas d’inondation. Chaque printemps, les équipes des Travaux publics effectuent une tournée du territoire pour dégager les puisards et assurer l’écoulement optimal des eaux.

Déneiger pour assurer la sécurité des usagers de la route fait partie de la mission d’une ville. En considérant l’espace disponible dans ses dépôts à neige et le nombre de kilomètres à déneiger, la Ville doit prendre les dispositions nécessaires pour s’assurer qu’elle pourra remplir sa mission jusqu’à la dernière précipitation de neige.

La Ville est consciente de l’impact pour certains citoyens. En revanche, elle ne peut prendre le risque de remplir ses dépôts à neige de façon prématurée et mettre en péril la sécurité du public. C’est une question de responsabilité. Il s’agit d’une année test, la Ville fera le bilan de ses opérations hivernales à la fin de la saison 2023-2024.

Le nombre de plaintes reçues jusqu’à présent n’est pas hors de l’ordinaire (1 256 en date du 23 janvier). Un suivi est réalisé par l’équipe pour chacune.
Parmi ces requêtes, 19 % portent sur l’entreposage de neige sur les îlots. Lorsque c’est possible, des ajustements ont été demandés auprès des entrepreneurs. Toutefois, aucune faveur particulière n’est accordée. La volonté est d’uniformiser le niveau de service à l’ensemble du territoire.

Un bilan complet sera réalisé à la fin de la saison afin d’évaluer la méthode, ses résultats sur la capacité de stockage et le taux de satisfaction de la population. Entretemps, la Ville garde le cap et maintient sa façon de faire actuelle. Pour l’instant, il s’agit de la solution la plus probante pour garantir la capacité de stockage de neige dans les sites de dépôt jusqu’à la fin de l’hiver.

Année	Nombre de plainte
2017-2018	2378
2018-2019	4116
2019-2020	2614
2020-2021	1444
2021-2022	3166
2022-2023	2222
2023-2024	1256 (en date du 23 janvier 2024)

Aménager un site de dépôt à neige ne s’improvise pas. Pour exploiter chacun de ces lieux, la Ville doit au préalable obtenir un certificat d’autorisation du gouvernement du Québec. Ce faisant, elle s’engage à :

• Ne pas dépasser les quantités maximales de neige;
• Faire un suivi environnemental des eaux souterraines et de l’eau de fonte;
• Réaliser des travaux d’entretien annuellement.

Actuellement, la Ville exploite trois (3) sites de dépôt à neige. Ceux-ci ont tous été officiellement autorisés, soit :

• J.Réal Desrosiers (capacité 420 000 m³)
• Bellefeuille (capacité 825 000 m³)
• Industriel (capacité 350 000 m³)

Face au nombre de kilomètres de rues à déneiger qui est en croissance, Trois-Rivières aura besoin davantage d’espace pour entreposer la neige. Dans cette éventualité, la Ville a déposé une demande de certificat d’autorisation pour agrandir son site de dépôt à neige sur la rue J.-Réal-Desrosiers. Au moment d’écrire ces lignes, la Ville est toujours en attente d’une réponse officielle.

Des actions de communication et des placements publicitaires totalisant 9 800 $ ont été faits entre octobre et décembre 2023 pour informer la population des règlements et procédures associés au déneigement. Incluant :

• La publication d’un communiqué (9 novembre);
• Un point de presse;
• Une quinzaine d’entrevues média;
• Deux articles Web :
  Pourquoi souffler la neige sur les terrains?  | Site officiel de la Ville de Trois-Rivières (v3r.net)
  Cet hiver, faisons la paire! | Site officiel de la Ville de Trois-Rivières (v3r.net)

• Une animation vidéo (placement sur You tube, sur le site Web et sur Radio-Canada Web)
• Infolettre; Alerte; Médias sociaux (Facebook, LinkedIn et Instagram)

Maximiser le soufflage sur les terrains est une pratique en croissance dans plusieurs municipalités, et ce, à juste titre. Cette approche est notamment adoptée à Québec, Longueuil, Montréal, Mirabel, Saguenay et Laval lorsque l’espace disponible le permet.